Ma toute dernière exposition s’est déroulée en Allemagne, où j’ai été invitée par le Kunstverein (Fondation d’Art Contemporain) d’Ingelheim du 22 mars au 27 avril 2019.
Cette exposition est la frêle expression de ce que j’ai pu flairer du monde de Pina Bausch. Pina a disparu en 2009 et je ne l’ai pas connue.
J’ai suivi sa trace dans les documents que j’ai trouvés sur elle. J’ai appris à reconnaître un corps qui danse sous l’œil de Pina. C’est un corps qui ne cherche pas la perfection. Qui n’est pas dicté. Un corps qui s’articule entre ciel et terre avec son énergie propre. Un corps qui ne triche pas. Un corps qui embrasse tout, la joie comme la douleur.
Je n’ai pas vu Pina. J’ai vu sa générosité et ce qu’elle a rendu possible. Son héritage est disponible. Pina m’a poussé à être moi, comme elle le faisait avec ses danseurs. J’ai lâché mes plans et fait confiance à mes sensations. J’ai eu accès à la part plus animale de moi-même. Ca a coulé, gratté, creusé en moi et parfois j’ai eu peur et je suis restée tapie dans ma grotte… Jusqu’à bondir à nouveau.
J’ai dansé, à ma façon !
Merci Pina…